Une saison nouvelle, doucement, voit le jour,
Et l’aube grandissante en ses nouveaux atours
Déverse une lumière, un parfum d’éternel
Qui donne à la saison l’éclat exceptionnel.
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La lumière du jour suscite la naissance
De mille et une fleurs dans les jardins de France.
Verdure sans pareille, une beauté nouvelle,
Une fraîche jeunesse, un sourire éternel.
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La rosée du matin pare l’air de diamants,
Les étoiles d’argent s’en vont du firmament,
Font place au majestueux, au solennel soleil,
Et la lune, orgueilleuse, meurt dans le ciel vermeil.
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Infatigablement, chaque année, recommence,
Vêtue d’or et d’argent, la jeune renaissance.
Et c’est par le muguet que le printemps joyeux,
Enfantin, frais et gai, se déploie à nos yeux.
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Hier, tout était mort, mais maintenant en vie :
Toujours, après la mort, une autre vie s’ensuit.
Des infimes bourgeons sortent fleurs en corolles,
Tandis que l‘herbe fraîche offre une couche molle
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À l’âme fatiguée d’un simple voyageur.
Pourtant, devant la grande œuvre du Créateur,
L’âme oubliée s’éveille, éblouie de beauté
Où tant de richesses côtoient simplicité.
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Lorsqu’une frêle brise, s’échappant de l’Azur,
Frôle ce voyageur, ce dernier sent en lui
- Quelle douce fraîcheur ! - Le souffle de l’Esprit
Qui ranime ses forces et le rend bien plus mûr.
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Ce voyageur perdu, c’est nous-mêmes, éplorés.
Nous oublions souvent que pour trouver beauté
Il suffit de voir Dieu dans ses créations,
Il suffit de voir Dieu partout où nous allons.