Mon Père, si nous parlions de vous, maintenant… Je n’oublie pas la date de votre Jubilé sacerdotal. Il est vrai que c’est aussi sans doute partout la date des ordinations et que c’est bien le moment de prier pour tous les prêtres. Mais c’est surtout à vous que je pense.
Cette semaine, je l’offrirai tout pour les prêtres mais surtout, avant tout, pour vous. Prière, travail, souffrance et joies. (Joies, oui, car il ne faut pas que ma lettre un peu trop triste vous fasse croire que je n’ai plus de joies ! Le Bon Dieu sait bien m’en envoyer et m’en faire découvrir malgré tout!).
Je pense si fort à ces quinze années où vous avez essayé de faire passer en nous votre ardeur, et pour ma part, à ce merveilleux accord dès le premier jour avec votre âme de prêtre, si profond que la distance ne l’a pas du tout rompu ni même atténué, et qui me reste ma force à présent.
Je continue bien souvent à souffrir tout de même de votre absence, mais en priant je vous retrouve toujours. Ou quand c’est trop dur je pense qu’au Paradis le Bon Dieu saura bien cette fois nous mettre… dans le même quartier ! N’est-ce pas? Je n’ai pas le droit de me plaindre, d’ailleurs ! Le Seigneur m’a fait cette grâce d’avoir été formée, guidée pendant toute mon enfance et ma jeunesse par deux prêtres, différents certes, mais tous deux si ardemment si profondément prêtres… j’ai dû emmagasiner des grâces pour toute ma vie, et le Saint Esprit est là pour m’aider à les rafraîchir…
Que je sais mal dire tout ce que j’ai dans le cœur…
Mon Père, merci merci pour tout. Dimanche je m’unirai de toute mon âme à votre action de grâces. Si fort que ce sera comme si j’étais vraiment près de vous. Et je prierai pour que vous soyez un saint. Et pour que G. vous ressemble. Ma lettre est bien longue, mais j’ai mis 8 jours à l’écrire, morceau par morceau !
Très unie à vous, je vous envoie mon souvenir filial et reconnaissant. Embrassez votre maman pour moi.
Élise
Lettre à l’abbé Générat